Le monde de la danse tremble fort après les allégations de violence sexuelle, verbale et autres dans le monde entier. Aujourd’hui, nous allons faire un bond en arrière pour comprendre les tenants et aboutissants de la chute inexorable de la Kizomba à Montréal. Bien sûr cet article n'est qu'un préambule face à un problème bien plus profond qu'on ne le pense. Nous voici donc en Avril 2014, je suis Flériag Xavier, juge pour Africa Dançar Canada, 1st édition. Après une soirée de compétition intense en Kizomba, je fais face à un déluge de contestations, non pas contre moi,

mais contre la nomination de Manuel et Flavie et l'organisation AfricaDançar Canada.

Nous entrons alors dans une longue discussion. Pour ma part, vu mon rôle particulier, j'ai gardé ma veste de Juge et ai tout fait pour être juste et clair envers tous le monde, que ce soit les participant, les futurs ou ex promoteurs et clients du milieu (pour la petite info, mon parcours de danseur professionnel Hip Hop m'a permis d’être juge chorégraphique pour AfricaDançar). Nous sommes donc le soir de la finale, le dernier passage des compétiteurs est effectué et nous sommes dans les vestiaires de comomango pour compiler les résultats. Après avoir entré toutes les valeurs de notation de la compétition dans le logiciel, la réponse de ce dernier est claire et sans équivoque : les vainqueurs de la compétition sont sans conteste Cyrille Mebe et Lindsay Hutton avec au moins 5 points d'avance sur Manuel et Flavie. À ce moment là, Vanessa (la partenaire de Petchu) était droite dans ses bottes et du même avis que le logiciel et moi-même, ce qui lui a malheureusement valu la pire humiliation possible. Petchu a fait valoir un droit de véto sur la décision de sa partenaire... il lui a ordonné, en tant que femme, de se plier au choix de son partenaire, mentionnant au passage qu'elle n'avait pas un mot à dire. Leila et Jeffrey (les organisateurs qui étaient présents lors de la compilation des résultats) avaient le cul entre deux chaises : suivre les règles de l'organisation et être "by the book", ou suivre le choix du "maître" Petchu. Ce dernier s'est par la suite retourné vers moi pour continuer à exercer de la pression et faire changer le résultat final. Comme il ne me connait pas et n'a pas d’emprise sur moi ou mon organisation, il avance d'autres arguments.
Il soutient: qu'il faut faire passer d'autres concurrents
pour la raison suivante:
les vainqueurs (Cyrille Mebe et Lyndsay Hutton) ne sont pas représentatifs de l'image de la compétition et de la culture Kizomba.
Il soutient également qu'il préfère voir gagner Manuel et Flavie car Manuel est Angolais et qu'il représente forcément bien plus la culture Kizomba (à cette époque Manuel et Flavie avaient du mal à faire de la véritable Kizomba, on se rapelle tous du fameux Prakata bateau pirate...)
Mon sang n'a fait qu'un tour pour deux raisons:
1- chorégraphiquement ils n'étaient pas du tout au niveau (sans compter qu'ils étaient même en défaut par rapport au règlement pour le mix utilisé en compétition)
je venais d'apprendre que Manuel et Petchu avaient passé la soirée ensemble (chez Manuel Dos Santos) ce qui pouvait ressembler à un conflit d'intérêt.
De ce fait, la discussion a rapidement montée en tension, je lui ai dit que je ne pouvais pas aller contre son opinion par rapport à l'aspect strictement Kizomba, après tout il a codifié le tout!
Par contre, au niveau chorégraphie, il n'avait rien à m'apprendre vu mon expérience internationale dans le hip hop alors j'ai tenu mon point. Constatant alors qu'avec moi le courant ne passerait pas, il a pris Jeffrey à partie en les menaçant lui et Leila. Voici donc ce qui s'est réellement passé en coulisse... Pour ceux et celles qui étaient présents ou qui ont vu les vidéos,
vous comprendrez probablement beaucoup mieux mon language non verbal, que j'ai tenté au mieux de contenir, mais qui trahissait mon malaise et ma rage dans la situation. Suite à cet événement et via les réseaux sociaux, des discussions en parallèle ont durée très longtemps (malheureusement je n'ai pas tous les screenshots de celles-ci).
Des discussions en parallèle où malheureusement
plusieurs ont joué un double jeux de communication entre indignation et soutient envers les mêmes personnes. Que ce soit par peur ou par intérêt, eux seuls savent et peuvent se dissocier de leurs prises de positions. Ceci mets fin à cette première partie, restée jusqu'à maintenant moins visible, d'Africa Dançar Canda 1st Edition.

Le prochain article traitera de certaines discussions
tenues à l'encontre des choix du jury et de
l'organisation. (toutes personnes possédant des screenshots de ces discussions tenues pendant la période du mois d'avril 2014 et souhaitant les partager est invitée à se manifester en commentaire ou en privé) (la liste de noms n'est pas exhaustive car en 6 ans d'archives numériques, il y a bien du monde qui ne sont plus du milieu ou de mes contacts
Sink Kizolove 4 min ·
English will follow ** WARNING LONG POST ** Je compatis de tout cœur avec toutes les victimes et je prie le ciel de leur donner la force de tenir tête à ces hommes quand de telles situations arrivent. En tant qu’homme dans la communauté de Kizomba à Montréal, il est clairement inacceptable de tolérer des actes d’agression sexuelle! Le consentement est la base des rapports intimes et il est intolérable de contraindre certaines femmes pour arriver à ses fins ! À toutes ces femmes qui ont eu le courage de partager leurs histoires. Je vous crois. On vous croit. Depuis 2012 on entendait déjà des rumeurs sombres sur Manuel Dos Santos et aujourd’hui en 2020 ca continue. Plus de personnes ont malheureusement été victimes après toutes ces années... et ce mouvement de dénonciation mérite d’être entendu pour que justice soit faite. Au-delà de cette culture du viol, du sexisme, de la discrimination envers les femmes noires et les femmes en générale de la communauté, je demeure optimiste pour un progrès constructif pour notre milieu de la kizomba à Montréal. J’ai le sentiment d’avoir été complice de ces actes car plusieurs fois on m’a rapporté des cas d’inconduite en soirée et la seule chose que j’ai pu faire est de protéger la victime ou de lui dire d’éviter au maximum toute interaction avec l’agresseur. Je n’ai pas pu prendre action. À vrai dire je ne savais juste pas quoi faire. Je dois reconnaître que je ne suis pas outillé pour intervenir de la manière la plus bienveillante possible. Ce sont des choses qu’on entend très souvent dans le milieu et c’est devenu « normal » alors que ce n’est bien évidemment pas une situation normale. Nous devons nous lever et agir contre ces agissements. Je m’engage dorénavant à être une main tendue à toutes ces femmes victimes. À titre de DJ, d’organisateur de soirée et de professeur, je profite de cette période de remise en question pour trouver des solutions dans l’immédiat. J’invite les survivantes, les femmes et leurs alliés à m’aider à créer un environnement sécuritaire dans nos sociales. Désormais, j’aimerais créer une structure de plainte et de sanction à l’égard des comportements répréhensibles qui feront surface dans mes soirées. Cette structure sera accueillante, non directive et bienveillante pour les participants qui y auront recours. C’est encore à l’étape embryonnaire, mais il s’agira par exemple d’un email qui sera géré par une personne de mon équipe pour recevoir et traiter des plaintes de nature comportementale. S’il y a lieu d’intervenir et parler à l’agresseur, ou raccompagner la victime à sa voiture ou d’autres mesures auxiliaires, nous le ferons. N’oublions pas que, parfois, le fait de ne pas dénoncer dans l’immédiat une personne est en soi le symptôme d’une agression. Conscient de mon privilège d’homme et de leader dans la communauté, j’aurai une implication restrictive dans cette structure afin d’y garantir une impartialité et indépendance d’action. Je pense qu’ensemble nous pouvons créer une communauté plus saine. PS : Ayant reçu plusieurs plaintes a cet égard, Manuel Dos Santos, Yvon Sanchez (jusqu’à preuve du contraire) et Marcelo di Moda ne seront plus admis dans mes soirées DJ SINK. L’objectif ici est de prendre des actions et créer un espace plus sécuritaire dans notre communauté. À tous les autres dont le nom a été mentionné, j’espere que cela sonnera comme un avertissement afin que de tels comportements n’arrivent plus. Essayons de rétablir l’image attrayante de Montréal au sein de la communauté kizomba ! MERCI
//////////////////////////////////////// Regarding the recent stories of sexual assault in the kizomba community, I wholeheartedly sympathize with all the victims and I pray to heaven to give them the strength to stand up to these abusive men when such situations arise. As a man in the kizomba community in Montreal, it is unacceptable to me to tolerate acts of sexual assault. Consent is the basis of intimate relationships and it is intolerable to coerce women to have sex! To all those women who had the courage to share their stories - I believe you. We believe you. Since 2012, we have been hearing rumors about Manuel Dos Santos abominable behavior. Unfortunately, he has managed to get away with it even 8 years later. Many people have been victims after all these years and this denunciation movement deserves to be heard so that justice can finally be served. I feel like I have been an accomplice in these acts because I have been told several times of incidents of misconduct at parties and the only thing I have been able to do is protect the victim or advise them to avoid interaction with the aggressor. I couldn't take action. And to be honest, I just didn't know what to do. These are things that we hear very often in the industry and it has become "normal" when it is obviously not a normal situation. We must stand up and act against these acts. I now pledge to be a helping hand to all victims. Beyond this culture of rape, sexism, discrimination against black women and women in general in the community, I remain optimistic for constructive progress for our kizomba community in Montreal. As a DJ, organizer, and teacher, I want to take advantage of this period of questioning to find immediate solutions. I invite survivors and their allies to help me create a safe environment at our parties. From now on, I would like to create a structure for complaints and sanctions against any reprehensible behavior that might surface at my events. This structure will be welcoming, non-directive and benevolent for the participants who will use it. It’s still in brainstorming, but it might for example be an email address that will be managed by someone on my team to receive and deal with behavioral complaints. If there is a need to intervene and speak to the perpetrator, or escort the victim to their car or other ancillary measures, we will do so. Let’s not forget that sometimes not immediately reporting a person is itself a symptom of an assault. Aware of my privilege as a man and a leader in the community, I will have a restrictive implication in this structure in order to guarantee an impartiality and independence of action. I think together we can create a healthier community PS: Having received several complaints in this regard, Manuel Dos Santos, Yvon Sanchez (until proof to the contrary) and Marcelo di Moda will no longer be admitted to my DJ SINK parties. The goal here is to take action and create a safer space in our community. To everyone else whose name has been mentioned, I hope this will sound a warning so that such behavior does not happen again. Let's try to restore the attractive image of Montreal within the world kizomba community! THANK YOU